Créations sur-mesure, vente de diamants anciens et contemporains, collection de pièces vintage… Depuis 1830, Dael & Grau exerce, dans les règles de l’art, le métier de bijoutier-joaillier dans le Nord de la France. Représentant de la cinquième génération, Frédéric Dael œuvre à transmettre à ses enfants son goût pour l’or et les pierres. Interview croisée d’un père et d’un fils passionnés.
Quentin Dael : Lorsque j’étais enfant, j’adorais aller dans le magasin de Tourcoing regarder ce que j’appelais les « trésors », ces bijoux scintillants qui étaient dans les vitrines. Puis, adolescent, je venais t’aider pour la période de Noël…
Frédéric Dael : Oui, tu as vu le jour dans ce milieu, comme moi qui suis né au-dessus de la bijouterie de mon père. Je me souviens que tous les dimanches, il réalisait des expertises des bijoux de ses clients, souvent de grandes familles d’industriels qui possédaient des pièces extraordinaires, notamment en diamants. La première pierre qui m’a fasciné était d’ailleurs un diamant et j’ai gardé un amour immodéré pour cette gemme. Mon père qui pensait que j’avais hérité de « l’oeil » de mon arrière-grand-père, Auguste, m’a aussi appris à apprécier la ligne d’un bijou, l’équilibre des volumes, la qualité de la fabrication, la finesse d’un sertissage… Ce sont des choses que je veux également vous transmettre à toi et à ta soeur, Agathe.
Quentin Dael : Tu nous as donné le goût des bijoux, celui de l’histoire de la joaillerie et surtout tu nous as légué cet amour de l’ouvrage bien fait et ces critères d’exigence qui vont de pair avec ceux de notre clientèle. Tu as formé ma sensibilité et mon oeil à l’art, à l’esthétique d’un bijou, à l’importance du travail artisanal, à la préservation des savoir-faire joailliers. Sans même évoquer les valeurs d’honnêteté, de gentillesse et de simplicité que tu nous as transmises, nous enseignant que le client qui franchit notre porte doit être accueilli avec la même bienveillance et la même expertise, qu’il achète un bijou à 1 000 ou 10 000 euros. Quand il y a trois ans, tu m’as proposé de reprendre la direction de la Maison, j’étais alors à un tournant de ma vie professionnelle. J’ai pensé qu’il aurait été dommage de briser cette lignée à la sixième génération que je représente. C’est une chance et un nouveau défi pour Dael & Grau. Mon ambition est de mettre en lumière la spécificité de notre Maison tout en l’ancrant dans son temps, nos clients de demain étant les jeunes d’aujourd’hui. L’avantage est que nous avons une petite structure, nous sommes des artisans avec des tâches très variées qui font qu’aucun jour ne ressemble à la veille.
Frédéric Dael : Je dis toujours qu’un bijou est une oeuvre collective. Et ce qui fait la singularité de Dael & Grau est que nous continuons à exercer notre métier comme nos pères le faisaient en tant que « bijoutier de famille », en établissant une véritable relation de confiance,
en proposant un service de création sur-mesure et de transformation de modèles que nous apportent nos clients. Du dessin préparatoire à la fabrication du bijou dans nos ateliers, nous les accompagnons tout au long du processus de création. C’est le coeur de notre métier nous créons quelques 200 pièces originales par an. Notre particularité est que nous ne référençons aucune marque de joaillerie ou d’horlogerie contemporaine. Nous vendons exclusivement nos propres bijoux que nous fabriquons ou sélectionnons. L’autre spécificité
de notre Maison est la vente de diamants anciens et contemporains. Nous sommes encore l’un des rares bijoutiers à racheter les solitaires de nos clients lorsqu’ils souhaitent en offrir un plus important.
Quentin Dael : Sans oublier le département des bijoux anciens qui prend de plus en plus de place dans notre Maison. Non seulement parce que le vintage est en vogue mais aussi parce que nous veillons à rendre ces modèles accessibles en termes de prix. Nous constatons une forte tendance sur les bagues marguerite avec une pierre de centre sertie de pétales de diamants, les bagues cocktail des années 1950/1960/1970 avec des cabochons de pierres dures comme le corail ou la turquoise ou des aigue-marine XL taille émeraude que mon père adore dénicher. Les pièces Art Déco, bagues et bracelets pavés de diamants, sont également très prisées des personnes qui recherchent des bijoux à la fois uniques et intemporels.